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Des steppes mongoles au bush australien en tandem

Avant le départ

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Steppes by steppes
Écrit par Elément-Terre   
Mardi, 18 Mai 2010 11:00


Notre premiere traversee du desert...

Quand on pense a la Mongolie, on imagine avant tout ses steppes verdoyantes a perte de vue, ses troupeaux de chevaux sauvages, son ciel bleu et ses iourtes dispersees au gres des vallons. De ce que nous en avons vu, cette image est bien reelle ! Mais pour des cyclistes, l'envers du decor est un peu plus contraste !

Les routes en Mongolie sont quasiment exclusivement des pistes : sur les 800 km que nous avons parcourus, seuls environ 45 etaient bitumes, dont 40 a la sortie d'Oulan-Bator ! Et pourtant sur les 2/3 de notre parcours, nous avons suivi l'axe principal du pays (Oulan-Bator - frontiee chinoise) qui voit donc un trafic assez important, notamment de camions de marchandises!

En fait les routes sont constituees de plusieurs traces plus ou moins paralleles entre elles, dont l'etat varie en fonction des kilometres. Une piste qui paraissait allechante s'avere 1 km plus loin une veritable galere : la terre fait place au sable ou a la boue, ou aux 2 ! Il est difficile de dire ce qui aura etait le pire pour nous :
-  ces pistes "en echelons", qui sont constituees de petites bosses regulieres, tous les 40 cm environ,  qui rendent completement fous ! Les voitures passent dessus tres vite pour eviter de ressentir les secousses, mais nous... Les bras du pilote en prennent pour leur grade !
- ou ces bancs de sable qui nous ont obliges a pousser notre lourd equipement sur de longues centaines de metres, tels des bagnards.
Comble de l'histoire parfois difficile a encaisser par nos nerfs : une route bitumee est en construction, et nous l'avons longee pendant pres de 400 km ! Nous sommes juste un peu trop en avance !


Echelons...
 

Ou sable, mon coeur balance...


Nous n'avons pas ete les seuls a galerer : nous avons croise pas mal de camions aux chargements hallucinants vu l'etat des pistes, embourbes jusqu'aux essieux dans des marais qui semblaient asseches. Peut-etre qu'ils y sont encore d'ailleurs...



En plus du pilotage extremement reposant, la navigation en Mongolie est des plus simples. Pas la peine de preciser que les panneaux de direction sont absolument inexistants et que les pistes marquees sur les cartes ne correspondent pas toujours a la realite ! Nous avons souvent demande notre chemin, mais la reponse est toujours la meme : un hochement de tete qui semble vouloir dire oui, que l'on montre la droite ou la gauche ! Du coup nous avons souvent navigue au cap, grace a la boussole de notre GPS, sans lequel nous serions probablement encore en train de tourner en rond a 100 km au Sud d'Oulan-Bator ! Sur la fin du parcours, nous avons suivi en grande partie la ligne ferroviaire du Transmongolien, valeur sure, puisque lui, au moins, nous sommes certains qu'il va a Pekin !


Notre itineraire a souvent ete dicte par les villes, uniques moyens de ravitaillement en eau et en nourriture. Nous les attendions a chaque fois avec impatience : occasion revee de voir un peu de monde, et de se mettre sous la dent un peu de nourriture fraiche ! Celles-ci ont souvent ete hallucinantes : perdues au milieu des steppes, elles se sont averees etre des ensembles minuscules de iourtes et de quelques batiments en dur, sans endroit ou se mettre a l'abri pour la nuit ni pour prendre une simili-douche, mais heureusement avec toujours une epicerie et quelques enfants pour nous accueillir ! Soulages de les atteindre, nous avons finalement ete le plus souvent contents de les quitter pour reprendre la route !



La meteo a ete dans l'ensemble plutot clemente mais tres surprenante et changeante. Nous avons du nous battre contre un vent incessant qui fait tourner la tete, et contre une tempete de neige (heureusement pendant la nuit...) et plusieurs tempetes de sable (heureusement par vent de dos...). On ne saura pas si c'est a cause de l'hiver particulierement rigoureux de cette annee, mais la campagne est constellee de cadavres de vaches et de chevaux, a differents stades de putrefaction... Vous avez dit milieu hostile ?!?


Tempete de sable a l'approche !

Surprise apres une nuit agitee...

Nous avons donc eu des moments de galere, ou nos corps souffraient franchement, et ou notre progression plus que lente nous desperait un peu. De ces moments ou on s'est tous les deux demandes ce qu'on faisait la alors qu'on pourrait etre tranquillement assis devant notre ordinateur au boulot. De ces soirs ou arrives au bivouac, notre tout nouveau rechaud refusait de s'alllumer, nous obligeant a manger des soupes de nouilles chinoises deshydratees froides et sans eau (pas si mauvais d'ailleurs...). De ces longues heures ou on ne s'est pas adresse la parole (hormis les inevitables "Sable ! Roue libre ! Pedale ! C'est raide ! On pousse !"  lances par le capitaine a son stocker) chacun plonge dans son effort, a attendre que ca passe. De ces journees ou nous n'avons croise quasiment personne, et ou on s'est cru perdus. De ces matins ou malgre les jambes lourdes et le vent qui malmenait la tente, il a fallu reprendre la route parce que nos reserves en eau etaient insuffisantes.

 


 
Mais bizarrement c'est souvent apres ces moments-la que nous avons decouvert la Mongolie telle que nous l'avions revee : la fin d'une montee interminable nous laisse decouvrir des steppes magnifiques (bien qu'encore jaunes vu le retard du printemps cette annee) ; sous un ciel bleu incroyable, un troupeau de chevaux sauvages, de chameaux ou d'antilopes nous invitent a continuer la route avec eux ; un berger sorti de nulle part vient nous saluer sur sa moto et partager un biscuit avant de partir chercher ses betes ; une iourte se detache a l'horizon et l'odeur de son poele nous rappelle que nous ne sommes pas seuls au monde ; le desert de Gobi nous laisse decouvrir la magie de ses decors mineraux, sables multicolores et affleurements rocheux feeriques...

Nous avons eu la chance de partager trois fois l'intimite des familles mongoles. La premiere pour le couvert : nous avons eu droit a un merveilleux plat de pates faites maison, accompagne bien sur de mouton et de son inevitable gras, deguste dans une iourte surchauffee, decoree de tapis aux couleurs chatoyantes et arrose comme il se doit de vodka (heureusement que nous etions cinq parce qu'en Mongolie, une bouteille de vodka ne se conserve pas plus de 3h !).



 
La deuxieme fois pour le gite : deloges de notre bivouac par 4 gamins, nous avons eu l'honneur d'etre invites a dormir chez le garde-passage a niveaux d'un village (enfin 4 maisons entourant un terrain de basket au bord de la voie ferree, nom inconnu car absent de la carte), dans la piece commune, avec toute la famille. Cette piece etait vide : des tapis au sol et aux murs, un meuble pour les habits, des porte-manteaux, une tele et c'est tout ! Quand la nuit tombe, chacun sort sa natte et sa couette, l'etend par terre et peut s'endormir, dans la bienveillance generale. Et la troisieme fois dans une iourte de bergers improvisee guest-house pour la soiree.



 
Ces moments de partage ont ete magiques. Les gens qui nous ont accueillis ont ete tellement gentils ! Mais qu'il est frustrant de ne pas pouvoir echanger plus de choses ! La barriere de la langue est quasiment infranchissable ! On essaye, avec des gestes, des dessins, mais c'est souvent en vain. Heureusement le caractere rieur et moqueur des Mongoles met a l'aise !

D'une maniere generale, le regard que les gens posent sur nous est plutot curieux et amuse : qu'est-ce qu'ils font la ces deux-la, sur leur velo tout bizarre, en plein vent ? Et en plus, la fille, elle a les cheveux orange...
Les hommes sont souvent admiratifs devant la belle mecanique de notre engin. Les femmes nous montrent du doigt a leurs enfants. Il faut dire que depuis Oulan-Bator, nous n'avons croise qu'un blanc, un Australien sur une moto... Comme si le desert de Gobi n'attirait pas les foules occidentales...

Des que possible, pour changer de nos sandwiches, nous essayons de nous arreter manger dans les petits restaurants que nous trouvons sur le bord de la route, des sortes de cantines, ou nous apprehendons a chaque fois ce que l'on va nous servir (vive les menus en cyrillique !). Nous n'aurons jamais mange autant de mouton qu'ici ! Agreable au debut, on n'en peut vite plus ! Il est toujours cuisine de maniere tres grasse et du coup il est un peu ecoeurant. Mais on ne se plaindra pas, parce que nous n'avons pas encore eu droit au ragout avec les yeux qui flottent !



Nous aurons parcouru quelques 800 km sur les pistes mongoles, a une vitesse moyenne ahurissante de 11.6 km/h ! Ce passage sur les terres de Gengis Khan aura ete dur, particulierement ingrat, mais c'est des steppes a perte de vue plein les yeux que nous entrons en Chine !



Plus de photos disponibles dans "Galerie photos/vidéos"

   

 

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