En ce début d'avril, Moscou se réveille tout juste de l'hiver. La neige a fondu depuis 15 jours et les ouvriers s'agitent partout. Les fontaines doivent être remises en eau, les peintures rafraichies (tout y passe, des bancs publics aux passages piétons en passant par les briques rouges du Kremlin), comme si toute marque de l'hiver devait être effacée au plus vite.

Après nos deux jours de train relativement tranquilles, la ferveur de la capitale russe nous saisit rapidement. Si l'on devait résumer le sentiment que l'on éprouve quand on arrive à Moscou, on pourrait dire que l'on s'y sent petit :

- on se sent petit devant la largeur irréelle des avenues qui voient défiler un flot incessant de voitures bruyantes roulant à une allure vertigineuse,

- on se sent petit devant les bâtiments gigantesques, ornés de bas-reliefs au thème récurrent de la faucille, du marteau et de la croix soviétique, qui se dressent à chaque coin de rue,

- on se sent petit lorsque l'on essaye de déchiffrer les panneaux de signalisation écrits en cyrillique,

- on se sent petit dans l'immensité des couloirs du métro, recouverts de marbre, de fresques et de mosaïques diverses à la gloire du parti,

- on se sent petit devant la taille et la longueur des jambes des Moscovites,

- on se sent petit sur les pavés de l'immense Place Rouge, scrutée par les tours du Kremlin,

- on se sent petit devant le corps embaumé de Lenine, présenté tel un trésor dans le Mausolée qui lui est consacré, gardé par 20 militaires patibulaires qui ne nous permettent ni aucun arrêt ni aucune parole.

 

Moscou laisse une impression mitigée.
La ville est austère, tout comme les moscovites dont le visage reste souvent fermé à tout sourire, mais elle est intrigante ! Les marques de l'empire soviétique sont omniprésentes. Le comportement discipliné, voire asservi, des Russes rappelle les années de censure qu'ils ont connu. Ici tout le monde marche dans le même sens, sur le même trottoir, sans quoi le sifflet strident d'un militaire ne tarde pas à retentir pour remettre le deviant sur le droit chemin (ce que nous avons bien sûr pu tester en tant que bon francais indisciplinés que nous sommes !!).
 

A côté de cela, la ville déborde de cafés, d'expositions culturelles ou de bars à sushis et la jeunesse moscovite semble profiter de la liberte vestimentaire qu'elle a à disposition pour laisser aller sa créativité !

En tous cas, Moscou ne nous a pas laissés indifférents et c'est la tête pleine de cette agitation que nous allons partir vers l'Est. Le Transsibérien devrait nous amener jusqu'à Irkoutsk où nous devrions arriver lundi prochain, avec une envie de grand air et de dégourdissement de mollets ! Nous aurons une semaine pour découvrir les bords du lac Baikal (sera-t-il encore gelé ?) sur le tandem que nous remonterons pour l'occasion. Ce ne sera d'ailleurs vraisemblablement pas sans peine après ces 10 premiers jours principalement occupés à découvrir les spécialités culinaires russes assis dans un train...

A bientôt sur les bords du Baikal !

Dasvidanya !

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